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Maddly Mendy-Silva
Crédits photo : © Philippe Lévy

Maddly Mendy-Silva

Régisseuse générale

"Mon approche de la régie, c'est de conjuguer la rigueur et le sourire."

 

Les débuts

"J'ai commencé à jouer de la musique quand j'étais petite. Pendant mes études, je menais en parallèle ma pratique d'instrumentiste et l'organisation d'événements culturels dans des associations. J'ai fait de la sociologie, de l'ethnologie, de l'ethnomusicologie, puis un DESS de management culturel. Ensuite, j'ai travaillé chez un tourneur qui s'occupait surtout d'artistes de jazz et de musiques du monde, où je faisais à la fois de la régie en bureau et sur le terrain. J'y ai peaufiné ma technique de travail, notamment le principe de précision qui est essentiel dans ce métier. Comme j'avais envie d'être sur la route et de développer mes projets personnels, je suis devenue intermittente."

 

Partis pris

"Grâce à un joli hasard de la vie, je suis sollicitée pour des projets qui m'intéressent et que j'accepte sans hésiter. En tant que régisseuse de tournées, j'essaye de ne pas en mener plusieurs de front. En tant que chef d’équipe, j'entretiens un vrai rapport de confiance avec les musiciens, qui apprécient moins d'avoir affaire à plusieurs interlocuteurs. Du coup, je passe souvent plus d'un an sur une même tournée, parfois deux. Mon approche de la régie, c'est de conjuguer la rigueur et le sourire. Ces deux facettes me semblent importantes pour réussir dans ce métier."

 

Anecdote live

"J'ai tourné avec Camille sur la tournée Quand Je Marche, dans une config' que je ne vivrai sans doute plus jamais. L'idée, c'était de se poser dans une région, puis de jouer dans des lieux que nous rejoignons à pied depuis notre pied-à-terre local. On était dans une formule acoustique et on gérait la technique avec ce que chaque lieu proposait. Une partie du public faisait les derniers kilomètres avec nous. Ça crée un rapport aux gens, au territoire, aux musiciens, qui est complètement décalé par rapport à ce qu'on vit le reste du temps. On sort de l’éphémère pour s’inscrire dans une autre temporalité.

 

Le temps fort

"Dans la partie préparatoire, j'aime bien ce moment où j'ai une première vision globale et précise de la tournée, quand les pièces du puzzle s'assemblent. Ensuite, il y a la vie sur la route, qui est souvent un vrai plaisir. Et puis évidemment la fin des shows, quand le groupe salue et que tout le monde semble ravi. C’est le moment ultime de récompense quand la journée s’est bien passée. Même si ce n'est pas la fin de la journée pour nous."

 

Le coup de blues

"Parmi les trucs chiants, il y a la gestion des visas. On a beau essayer de positiver, c'est toujours une corvée. Les épisodes dans les ambassades sont de grandes blagues. Et quand tu travailles dans les musiques du monde, les problèmes ont tendance à se démultiplier. On perd un temps fou."

 

#PLUSQUEJAMAIS

"J'aime la régie générale parce que ça m'oblige à rester éveillée. Le fait de devoir s'adapter chaque jour à une situation différente procure une sacrée adrénaline, même si ça peut être considéré comme très stressant par certains. C'est ce qui, je crois, attache beaucoup de techniciens, régisseurs ou autres, à ces métiers. J'arrêterai le jour où je ne trouverai plus de projets qui me portent."

 

Interview réalisée par Michael Patin