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Éric Gabler
Crédits photo : © Phillipe levy

Éric Gabler

ingénieur du son

« En tant qu'ingé son qui touche les manettes, je me sens directement connecté avec ce qui se passe sur scène. »

 

Les débuts

"Je suis passionné de musique et pianiste autodidacte depuis mes 10 ans. Mon grand-frère avait acheté un piano numérique que j'ai vite installé dans ma chambre. Vers 15 ans, j'ai découvert Keith Jarrett et j'ai monté un groupe de jazz oriental avec des copains, ce qui pouvait surprendre dans notre Normandie natale. Très vite, c'est moi qui installais les micros, j'ai construit des enceintes avec mon batteur… Ce n'est que des années plus tard, après un essai avorté en fac de ciné et quelques petits boulots, que j'ai eu un déclic lors d'un showcase à la FNAC. Je suis allé parler à l'ingé son, qui m'a donné le contact de l'EMC Malakoff. L'école m'a aidé à trouver un contrat pro pour payer les frais et je me suis retrouvé en alternance au Bataclan. J'y ai rencontré Audrey, avec qui on a décidé de monter notre studio et d'être nos propres patrons."

 

Partis pris

"Le studio 440 est notre studio de répétition et d'enregistrement. On accompagne aussi des artistes sur leurs tournées. Depuis 15 ans, je travaille avec Gad Elmaleh, qui inclut beaucoup de musique à ses one man shows. Du coup j'ai été étiqueté "ingé son de one man show" et le régisseur de Kev Adams m'a appelé quand il a commencé à marcher et voulait changer d'équipe. De son côté, Audrey est plutôt connue dans le rock et la chanson. Mais on sait faire plein d'autres choses !"

 

Anecdote live

"Je me souviens de la première date de Gad au Palais des Sports en 2009. Toute la presse et les producteurs étaient là. La balance se passe nickel, on lance la musique d'intro, le public est en folie, puis Gad entre et fait : "Bonsoir !". Et là, on entend une sorte d'horrible grésillement. J'écoute dans mon casque et je prends conscience que ça ne vient pas du micro, mais j'envoie quand même un technicien sur scène pour changer le micro et gagner du temps. En fait, c'était un bug au niveau d'un câble numérique, qui a disparu progressivement. Mais Gad a passé un show horrible et nous, on est resté jusqu'à 2 heures du mat' pour détecter l'origine de la panne."

 

Le Temps fort

"Ce qui me procure mes plus belles émotions, ce sont les moments où l'osmose entre l'artiste et le public est à son comble et que le show part dans les nuages. En tant qu'ingé son qui touche les manettes, je me sens directement connecté avec ce qui se passe sur scène. C'est un sentiment d'excellence collective qui file la chair de poule."

 

Le Coup de blues

"Pour la vie de famille, ce métier est une catastrophe. J'ai des enfants et c'est dur de gérer d'être souvent absent le week-end. Entre 20 et 30 ans, on découvre le métier et on se donne à fond pour sa passion. Mais quand les enfants arrivent… Le seul choix possible, c'est de moins travailler. Malheureusement c'est un métier dans lequel il est difficile de dire non, parce qu'un refus, comme un accord, a des répercussions par la suite."

 

#PLUSQUEJAMAIS

"Depuis 5 ou 10 ans, les outils qu'on utilise ont énormément évolué. L'arrivée des consoles numériques et des enceintes de dernière génération a changé la donne. Le son est beaucoup plus précis et propre, ce qui fait que l'oreille du spectateur change et qu'il a des exigences plus élevées. Les gens ne veulent plus être agressés ou avoir peur de devenir sourds !"

 
Interview réalisée par Michael Patin