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Thierry Pelissier
Crédits photo : © Philippe Lévy

Thierry Pelissier

Régisseur général

"Quand je vois des salles avec 500 mômes qui ont la banane et des yeux ronds comme des billes, même quand ils ont les pieds dans la boue, je suis content."

 

Les débuts

"Pendant mes études, dans les années 80, j'ai atterri à Bourges pour faire un DUT de Génie civil. Grâce à un ami de promo, j'ai pu travailler pour la mairie sur le Printemps de Bourges. Le festival n'avait pas du tout l'ampleur qu'il a maintenant. Je tenais la consigne des sacs à dos, c'étaient les années punks à chiens. Puis le responsable du service culturel m'a proposé de devenir régisseur théâtre. J'y suis resté deux ans en pensant reprendre mes études si ça ne marchait pas. Ce qui n'est jamais arrivé."

 

Partis pris

"Pour être un bon régisseur général, il faut être organisé, patient et ne pas se prendre trop au sérieux. Il faut aussi savoir s'entourer. Comme pour un sélectionneur, ce n'est pas parce qu'on rassemble les 11 meilleurs joueurs que ça fonctionne. Il faut faire attention aux erreurs de casting et être celui qui donne le ton. On apprend ce métier à force d'être sur le terrain, en corrigeant peu à peu ses erreurs."

 

Anecdote live

"Tous les jours, il y a des anecdotes. C'est comme les brèves de comptoir, il faudrait les noter au fur et à mesure. Je me rappelle d'un festival de jazz à Orléans, il y a très longtemps. Sur les 6 jours, on a eu 5 jours de pluie. Bobby McFerrin a fait un concert fabuleux, entièrement a capella. Il pleuvait des seaux mais les spectateurs n'ont pas bougé. A la fin du rappel, les musiciens se sont vidés une bouteille d'eau sur la tête pour leur rendre hommage."

 

Le temps fort

"Ce qui m'intéresse, c'est ce qui se passe dans le public. Quand je vois des salles avec 500 mômes qui ont la banane et des yeux ronds comme des billes, même quand ils ont les pieds dans la boue, je suis content. Comme à la maison quand je fais plaisir à mes enfants et qu'ils viennent me faire des bisous. C'est aussi simple que cela."

 

Le coup de blues

"Aujourd'hui, on doit gérer beaucoup plus de tâches administratives qu'il y a vingt ans. On passe un temps fou devant nos ordis à faire des plannings, envoyer des convocations, déclarer du personnel… Sans compter les contraintes de sécurité qui ne cessent de grossir. C'est le métier qui évolue et je comprends que ce soit nécessaire."

 

#PLUSQUEJAMAIS

"Il est tout à fait possible de durer dans ce métier. Je ressens parfois un décalage quand je suis appelé par des jeunes de trente ans, mais l'important, c'est d'être motivé par la vision du directeur de festival. C'est lui le patron.

 

Interview réalisée par Michael Patin